Au cœur de la richesse et de la culture du Vietnam, l’ethnie Thaï au Vietnam occupe une place singulière. Présents surtout dans les régions montagneuses du Nord-Ouest, les Thaï se distinguent par leurs coutumes, leur cuisine et leur patrimoine immatériel. Les Thaï constituent le troisième plus grand groupe ethnique du pays, avec environ 1,5 million de personnes, juste après les Kinh et les Tày. Leur vie quotidienne, étroitement liée aux rizières en terrasses et aux fêtes traditionnelles, fait de cette communauté un élément essentiel pour comprendre la diversité culturelle et la richesse humaine du Vietnam.
L’ethnie Thaï au Vietnam vit surtout dans les provinces du Nord-Ouest comme Lai Châu, Sơn La, Hòa Bình et Nghệ An. Présente depuis longtemps dans le pays, elle est reconnue comme une partie importante de la diversité des 54 ethnies vietnamiennes. Où vivent les Thaï au Vietnam ? On retrouve aussi les Thaï à Điện Biên, Lào Cai, Yên Bái et Thanh Hóa. Depuis les années 1990, certains ont migré vers les Hauts Plateaux du Centre. Pour découvrir leur culture, des lieux incontournables sont Bản Lác à Mai Châu (Hòa Bình), connu pour ses maisons sur pilotis et ses rizières, ainsi que le village de Che Căn à Điện Biên, où les visiteurs peuvent goûter la cuisine locale et explorer les traditions thaï.
Les Thaïs au Vietnam trouvent leurs racines en Asie du Sud-Est continentale, où leurs ancêtres se sont installés très tôt sur le territoire vietnamien. Reconnus aujourd’hui comme une ethnie minoritaire au Vietnam, ils forment une communauté riche en diversité avec plusieurs groupes locaux. L’origine et la présence des Thaï au Vietnam ne sont pas totalement uniformes, ce qui explique certaines différences culturelles et historiques entre les régions. Selon les ethnographes, on distingue principalement deux grands sous-groupes : les Thái Trắng (Thaï blancs) et les Thái Đen (Thaï noirs), chacun possédant des traditions et coutumes propres qui participent à la mosaïque culturelle du pays.
On distingue généralement la culture des Thaï noirs de celle des Thaï blancs, tandis que les différences culturelles régionales se manifestent surtout à travers les fêtes et célébrations.
Les maisons traditionnelles de l’ethnie Thaï au Vietnam reflètent non seulement des valeurs matérielles mais aussi une philosophie de vie et une vision du monde propres à ce peuple. Autrefois, les Thaï vivaient surtout dans des maisons sur pilotis, adaptées au climat et à l’environnement montagneux. Le rez-de-chaussée, généralement bas (moins de 2,4m), servait principalement à stocker le bois, les récoltes ou à abriter le bétail, tout en protégeant les habitants de l’humidité. Aujourd’hui, la structure évolue : le plancher est surélevé, permettant d’aménager l’espace inférieur en lieu de vie, de repos ou d’accueil.
L’architecture des maisons varie selon les groupes : les Thaï noirs se distinguent par leur toit en forme de carapace de tortue, orné du symbole «khau cút», tandis que les Thaï blancs privilégient un plan rectangulaire avec des balustrades en bois autour de la maison. Un élément essentiel reste l’escalier, porteur de symboles culturels et religieux, associé à des tabous liés au genre et à la naissance. Ainsi, la maison sur pilotis des Thaï n’est pas seulement un lieu d’habitation, mais un espace chargé de sens, incarnant l’identité et la spiritualité de toute la communauté.
Le costume Thaï est un symbole fort de l’identité culturelle. Il ne s’agit pas seulement d’un vêtement utilitaire, mais d’un reflet des valeurs esthétiques, sociales et spirituelles de la communauté. Depuis des siècles, ces habits traditionnels incarnent les liens communautaires et transmettent un héritage vivant qui reste encore perceptible aujourd’hui dans la vie des villages.
Chez les Thaï blancs, le vêtement traditionnel Thaï se caractérise par un chemisier court de couleur claire, souvent blanc, orné de boutons en argent en forme de papillon ou d’abeille. La jupe noire, simple et sans motifs, complète l’ensemble. Les femmes portent également un foulard de tissu indigo, long de deux mètres, qui renforce l’élégance et la sobriété de leur tenue.
Pour les Thaï noirs, le costume est plus sombre : chemisier indigo ou noir, associé à une jupe traditionnelle. Les jeunes filles célibataires ne relèvent pas leurs cheveux mais portent le «khăn piêu», foulard finement brodé à la main. Les femmes mariées, elles, adoptent le chignon haut appelé «tằng cẩu», tandis que les veuves le portent plus bas, signe de leur statut.
L’ethnie Thaï au Vietnam possède une culture riche, où la gastronomie joue un rôle central. Issue du quotidien montagnard, elle reflète les saveurs des forêts et des rizières. Le xôi nếp (riz gluant), le cơm lam (riz cuit dans le bambou), le rượu cần (alcool de riz fermenté) et diverses grillades sont des plats emblématiques qui séduisent les visiteurs.
La cuisine du peuple Thaï repose sur des ingrédients naturels comme le poisson de rivière, le buffle séché, le porc, les légumes sauvages et le bambou. Parmi les spécialités figurent le Pa Pỉnh Tộp (poisson grillé), le trâu gác bếp (buffle séché), le xôi ngũ sắc (riz multicolore) ou encore le nộm hoa ban (salade de fleurs de banier). Ces plats simples mais authentiques incarnent l’identité culinaire unique des Thaï.
L’ethnie Thaï au Vietnam possède un riche patrimoine de fêtes, qui reflète à la fois des croyances spirituelles, des valeurs communautaires et un profond humanisme. Ces célébrations expriment la gratitude envers les ancêtres et les divinités, mais aussi l’espoir d’une vie paisible et de récoltes abondantes. Dans un pays qui compte près de 8000 festivals chaque année, les fêtes des Thaï jouent un rôle important en enrichissant le patrimoine culturel national.
Parmi les plus connus, on retrouve le fête de la fleur Ban, symbole de l’amour et de la beauté, le fête de la prière pour la pluie, pour demander des récoltes abondantes, ou encore le Xên Mường, rituel de reconnaissance envers les divinités protectrices du village. Le fête Tăm Khảu Mảu (fête de la fabrication du riz vert) à Nghĩa Lộ, rassemblant toutes les générations, illustre également la richesse des traditions locales. Ces fêtes, profondément ancrées dans la vie spirituelle, contribuent à enrichir l’identité culturelle du pays et à préserver l’âme des montagnes du Nord-Ouest.
L’ethnie Thaï au Vietnam possède un patrimoine artistique unique, dont la danse Xòe Thaï est la plus emblématique. Pratiquée dans les provinces du Nord-Ouest comme Yên Bái, Sơn La, Lai Châu et Điện Biên, cette danse a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Avec ses gestes simples et symboliques, elle exprime la vie quotidienne, les rituels et l’harmonie communautaire. Le Xòe en cercle reste la forme la plus populaire, réunissant toute la communauté dans un esprit de solidarité et de joie.
À côté du Xòe, la danse Keng Loóng illustre également la créativité de l’ethnie Thaï au Vietnam. Originaire de Mai Châu (Hòa Bình), elle s’inspire des gestes agricoles comme le pilonnage du riz. Les participants utilisent des pilons de bois pour créer des rythmes dynamiques qui accompagnent les mouvements dansés. Aujourd’hui, le keng loóng est encore pratiqué lors des fêtes traditionnelles et intégré dans le tourisme communautaire, offrant aux visiteurs une expérience vivante et authentique.
La musique occupe aussi une place centrale dans la culture thaïe, avec la flûte lam, le khèn, les tambours et les cymbales. Parmi ces trésors immatériels, le Khắp Thaï se distingue par ses mélodies transmises depuis des générations. Les chants Khắp décrivent la vie rurale, les paysages et les émotions amoureuses. Indissociables des grandes fêtes comme le Xên Mường, ils sont aujourd’hui préservés par des clubs locaux, qui se produisent lors de mariages, cérémonies ou festivals. Cet art illustre la vitalité et la richesse culturelle des Thaï.
Le tissage de brocart chez les Thaï est une tradition ancienne, intimement liée à la vie quotidienne et aux croyances spirituelles. Chaque motif, qu’il soit géométrique, animalier ou inspiré de la nature, raconte une histoire ou symbolise l’harmonie entre l’homme et l’univers. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, reflète l’identité culturelle et le patrimoine du peuple Thaï, tout en étant un art utilitaire et décoratif précieux pour la communauté.
Pour découvrir cette richesse, plusieurs villages permettent d’observer et de participer au tissage traditionnel. À Mai Châu (Hòa Bình) ou dans les villages de Quỳ Châu, village de Bút à Nghệ An, et le village de Mển à Điện Biên, les visiteurs peuvent admirer les tissus colorés, comprendre la signification des motifs et s’initier aux techniques artisanales. Ces expériences offrent un aperçu vivant de l’ethnie Thaï au Vietnam et de sa culture authentique.
Préserver et valoriser la culture de l’ethnie Thaï au Vietnam ne relève pas seulement d’une question patrimoniale, mais constitue aussi un atout majeur pour le développement d’un tourisme responsable. En éliminant certaines pratiques dépassées tout en mettant en avant les traditions vivantes, les communautés locales parviennent à enrichir leur identité et à la partager avec le monde. Pour les voyageurs en quête d’authenticité, découvrir la vie locale du peuple Thaï, c’est non seulement apprécier la richesse de la culture du Vietnam, mais aussi laisser son empreinte dans un voyage porteur de sens. Comme le souligne notre guide voyage Vietnam sur Vie d’Asie, cette ouverture favorise le dialogue interculturel, tout en encourageant un modèle de tourisme durable qui profite à la fois aux visiteurs et aux habitants.
En savoir plus:
>>> Top 7 incontournables à Dien Bien
>>> Top 6 incontournables à Pu Luong
Non. La langue de l'ethnie thaï au Vietnam n’est pas totalement identique au thaï de Thaïlande. Les deux appartiennent à la famille linguistique Tai-Kadai, originaire du sud de la Chine, et sont liées, mais elles constituent des langues distinctes. La langue thaïe vietnamienne est plus proche du lao et présente une grande diversité, tandis que le thaï (ou siamois) est la langue officielle de Thaïlande, ayant évolué différemment en termes de vocabulaire, de grammaire et de prononciation. Cette divergence limite la compréhension mutuelle, nécessitant des ajustements pour une communication efficace.
Oui, les Thaïs du Vietnam ont un système d'écriture propre, dérivé de l'alphasyllabaire thaï (similaire à celui utilisé en Thaïlande), adapté localement. Il s'agit d'un abugida (alphasyllabaire) avec des consonnes et des voyelles placées autour des consonnes, influencé historiquement par l'écriture khmère ancienne. Bien que la langue thaïe vietnamienne soit principalement orale et utilise souvent l'alphabet latin (quốc ngữ) pour l'éducation et l'administration, l'écriture traditionnelle thaïe est encore employée pour des textes culturels, religieux ou littéraires au sein de la communauté.
Les villages des Thaïs, blancs ou noirs, se découvrent principalement dans le Nord-Ouest du Vietnam, dans les provinces de Hoa Binh, Son La, Dien Bien, Lai Chau et Yen Bai. Les excursions incluent randonnées dans les rizières en terrasses, séjours chez l’habitant en maisons sur pilotis, balades à vélo et immersion culturelle. Les destinations phares sont la vallée de Mai Chau, Mu Cang Chai, Nghia Lo et la réserve naturelle de Pu Luong. Ces circuits, proposés par des agences comme Autour Asia, permettent de vivre une expérience authentique et sont idéaux de septembre à avril.
